Bertrand Tavernier, né le
25 avril 1941 à
Lyon, est un
Réalisateur,
scénariste, producteur
français.
Biographie
Ses origines (fils de l'écrivain et résistant lyonnais René Tavernier publiant clandestinement de grandes plumes tel
Aragon), ses débuts dans le cinéma comme assistant de
Jean-Pierre Melville (
Léon Morin, prêtre), réalisateur de courts métrages et enfin attaché de presse et son travail d'historien du cinéma ont profondément influencé son style. Il est trop souvent considéré comme un « classique » par inévitable (et vaine) comparaison avec les têtes de file de la
Nouvelle Vague et par une certaine critique anglo-saxonne.
Il se démarque des réalisateurs de sa génération par la volonté de redonner une place primordiale à une narration passée à la trappe à la fin des Années 1950. Il redonne ainsi leur chance à de grands scénaristes et dialoguistes restés sur le bord du chemin, principalement à Jean Aurenche et Pierre Bost (« bêtes noires », avec le réalisateur Claude Autant-Lara, d'un François Truffaut intransigeant). Grand cinéphile, il fait redécouvrir des auteurs comme Jean-Devaivre dont il adaptera l'autobiographie dans son film Laissez-passer. Si le goût le porte parfois vers les « films à costumes », il ne s'éloigne jamais des préoccupations de notre temps et son art reste profondément enraciné dans notre époque.
Bertrand Tavernier exprime, au gré de ses films, son aversion contre les injustices, son engagement contre la guerre, le racisme, les ravages du colonialisme, la peine de mort et son combat contre les travers voire les conséquences de nos sociétés contemporaines : délinquance, violence, chômage, misères physique et affective, drogue, sida...
Certains longs métrages plus apaisés ou nostalgiques sont, à plusieurs reprises, imprégnés de la figure du père ou du temps qui passe et que l'on ne peut retenir (Un dimanche à la campagne, Daddy nostalgie).
Pour le réalisateur, la musique n'est jamais comme plaquée et fait toujours corps avec l'image. Dans ses premiers films tout particulièrement, une importante scène musicale ponctue le film et annonce un drame imminent : un chanteur des rues (Le juge et l'assassin), la scène de la guinguette (Un dimanche à la campagne) (...).
Ses amitiés et fidélités professionnelles donnent aussi un ton à son cinéma : Aurenche et Bost mais aussi Alain et Philippe Sarde, Marc Perrone, Philippe Noiret, Philippe Torreton et, depuis peu, Jacques Gamblin...
De manière paradoxale, sa filmographie, aux sujets et aux traitements très divers, reste tiraillée entre sa défense pour un cinéma français fort et indépendant et sa fascination pour une certaine culture nord-américaine.
Producteur (sa société se nomme Little Bear production), il exerce aussi des activités associatives (président de l'Institut Lumière, à Lyon).
Bertrand Tavernier est le père de Nils Tavernier, également réalisateur mais aussi comédien.
Il connut au lycée Volker Schlöndorff, devenu depuis parrain de son fils.
Filmographie
Le réalisateur
par récompense ou nationalité
Le scénariste
Films écrits et réalisés par Bertrand Tavernier Films écrits mais non réalisés par Bertand Tavernier
L'acteur
- Gershwin, de Alain Resnais, 1992.
- François Truffaut : portraits volés, de Michel Pascal et Serge Toubiana, 1992.
- Les Demoiselles ont eu 25 ans, de Agnès Varda, 1992.
- L'Univers de Jacques Demy, de Agnès Varda, 1995.
- The Making of an Englishman, de Kevin Macdonald, 1995. (TV)
- Quand le chat sourit, de Sabine Azéma, 1997. (TV)
- Claude Sautet ou la magie invisible, de N.T. Binh, 2002.
L'écrivain et cinéphile
En
1995, il publie avec Jean-Pierre Coursodon
50 ans de cinéma américain (éd. Omnibus), considéré par beaucoup de cinéphiles comme la bible française sur ce sujet.
Il participe à l'émission de radio hebdomadaire Cinéfilms sur France Inter
Récompenses principales
- Berlinale :
- Ours d'or pour L'Appât (1995)
- Prix du Jury pour L'Horloger de Saint-Paul (1974)
- Cannes :
- Meilleur réalisateur pour Un dimanche à la campagne (1984)
- BAFTA Awards :
- Meilleur film étranger pour La Vie et rien d'autre (1989)
- Césars
- Meilleur réalisateur pour Capitaine Conan (1996)
- Meilleur scénario pour Un dimanche à la campagne (1984)
- Meilleur scénario pour Le Juge et l'assassin (1976)
- Meilleur réalisateur et meilleur scénario pour Que la fête commence... (1975)
- Prix Louis-Delluc pour L'Horloger de Saint-Paul (1974)
Livres consacrés à Bertrand Tavernier
- Danièle Bion, Bertrand Tavernier : cinéaste de l'émotion. Paris : Bibiothèque du cinéma, collection "5 continents", 1984.
- Jean-Claude Raspiengeas, Bertrand Tavernier. Paris : Flammarion, 2001.
- Jean-Luc Douin, Bertrand Tavernier, cinéaste insurgé. Paris : Ramsay poche cinéma, 2006.
Liens externes